Le plus incroyable est de voir à quel point l’orchestre parvient à relayer la pure folie de Steger: „Les Plaisirs“ de la Suite en la sont d’ailleurs l’une des choses à la fois les plus folles et les plus subtiles jamais gravées dans toute la discographie baroque. Au-delà de la virtuosité, on notera avec quelle richesse de nuances, l’Akademie für Alte Musik est capable de nourrir cette musique. Ces qualités se retrouvent lorsque Steger intègre l’orchestre dans l’Ouverture en ut, l’une des plus belles de Telemann, qui réserve aux flûtes à bec un très beau duo dans le mouvement „Thétis s’endort“. On s’émerveillera, juste après, d’entendre comment les musiciens dépeignent le réveil de ce même Thétis et on reste estomaqué par le fameux mouvement „Ebb und Flut“ (La Marée) et la pagaille joviale des „Joyeux marins“. Je sais à quel point nous avons été gavés de disques Telemann. Mais celui-ci n’est pas comme les autres. C’est même l’un des grands disques de musique baroque de l’année.
Christophe Huss, Classics Today France, Disque de l’année